Le consortium MOBiLus est le lauréat de l’appel d’offres de l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT) pour une Communauté de la connaissance et de l’innovation (CCI, équivalent français de KIC Knowledge and Innovation Community) dans le domaine de la mobilité et logistique urbaine.
MOBiLus – qui prendra le nom de EIT Urban Mobility au 1er janvier 2019 – rassemblera 48 partenaires, dont l’EPFL, pour conceptualiser, créer et mettre en oeuvre des solutions innovantes en matière de mobilité urbaine durable.
Le budget du projet se monte à 1,6 milliard d’euros sur sept ans (2019-2026); l’Union européenne contribuera à hauteur d’environ 400 millions d’euros, concrétisant une des plus importantes initiatives de mobilité financées par les pouvoirs publics dans le monde.
Ce succès est le fruit des efforts initiés, en 2015, par les quatre universités fondatrices de l’alliance Eurotech, l’EPFL et les universités techniques du Danemark, d’Eindhoven et de Munich.
«Le point fort de MOBiLus est d’avoir mis l’espace au cœur du projet.
Notre premier objectif stratégique est de renforcer la qualité de vie des espaces urbains en redessinant la mobilité. Tout le reste en découle», explique Simone Amorosi, directeur opérationnel du Centre de Transport de l’EPFL (TRACE) qui a représenté l’EPFL pour cet appel d’offres unique.
Huit défis
Les huit défis que s’attacheront à relever les partenaires du consortium sont une croissance urbaine durable, la décongestion des réseaux de transport, l’interdisciplinarité des compétences, l’eco-efficience et la sécurité des transports urbains, l’exploitation des données, la compétition industrielle, les changements législatifs et comportementaux et la gouvernance urbaine.
«C’est un projet extrêmement ambitieux qui va transformer les villes et les rendre plus vivables», résume Olivier Küttel, délégué aux affaires internationales de l’EPFL et membre du comité de pilotage du projet.
Avec son futur siège à Barcelone, EIT Urban Mobility réunit onze universités, sept organismes de recherche non universitaires, dix-sept partenaires industriels, treize villes et un réseau plus large de trente-neuf partenaires affiliés.
La CCI leur fournit des nouveaux instruments d’innovation inédits dans ce que l’EIT appelle le triangle de la connaissance: les centres de recherche, les universités et les entreprises. Concrètement, les fonds seront alloués à des projets éducatifs, industriels ou de recherche que les partenaires devront élaborer selon les lignes directrices de leur stratégie.
Un autre atout de la proposition de EIT Urban Mobility est certainement de vouloir impliquer aussi les autorités publiques dans leur approche.
Créé en 2010, le Centre de Transport initie des projets entre partenaires publics ou privés et des laboratoires de l’EPFL. Avec plus de 150 projets réalisés ou en cours, TRACE a une vision précise de la contribution in kind que pourra apporter l’EPFL aux futurs projets de EIT Urban Mobility.
C’est un élément essentiel puisque la contribution financière à chaque projet dépend de la valeur apportée en nature par chaque partenaire. Pour l’EPFL, ce serait typiquement des publications scientifiques.
Des compétences originales
Si l’EPFL est le seul partenaire suisse du projet, elle se distingue par des compétences originales.
En particulier, l’EPFL est une des rares institutions qui étudie également le volet sociologique des transports et de la mobilité. Parallèlement, près d’une quarantaine de laboratoires de l’EPFL travaillent de près ou de loin dans le domaine des transports et de la mobilité, de la modélisation des flux à l’analyse des données, en passant par les interactions homme-environnement, les infrastructures, les matériaux, les véhicules connectés ou la robotique.