C’est la preuve que les politiques volontaristes fonctionnent. Comme le révèle la dernière enquête de mobilité, réalisée* en mai auprès des étudiants et collaborateurs de l’EPFL, les habitudes de transport pendulaire continuent de verdir.
Une bonne nouvelle qui arrive alors que plus de 11’000 étudiants reprennent aujourd’hui le chemin de l’EPFL et que l’Europe célèbre en ce moment la semaine de la mobilité. Ainsi, entre 2003 et 2019, le taux de marcheurs a plus que doublé (passant de 5 à 12%), celui des cyclistes a augmenté de 50% (de 14 à 21%) et celui des automobilistes a chuté de 17 points (de 30% à 13%).
«Nous avons réussi à obtenir ces excellents résultats uniquement à l’aide de mesures incitatives et d’actions ciblées, se réjouit Luca Fontana, responsable des mobilités à Durabilité EPFL. Cela nous encourage à poursuivre nos efforts dans la mise en place d’un Plan de mobilité innovant et ambitieux.»
Environ 30% des sondés ont répondu à l’enquête, soit quelque 4600 personnes (38% des collaborateurs et 24% des étudiants).
Une hausse réjouissante de 8,6 points par rapport à la dernière enquête de 2017. On apprend ainsi que six participants sur 10 habitent à proximité du campus d’Ecublens, à Lausanne ou dans les quatre communes environnantes. Plus de la moitié des pendulaires, 54%, arrive entre 7h45 et 8h30.
«C’est une donnée intéressante pour nous, car on peut réfléchir à des mesures afin de mieux échelonner les arrivées et désengorger ainsi les transports publics et les routes», remarque Luca Fontana. Les départs sont en revanche beaucoup plus étalés, essentiellement de 17h à 19h.
Variations selon le statut
La grande question reste de savoir par quel moyen de transport se déplacent les utilisateurs du campus. Les réponses divergent nettement selon les statuts de collaborateur ou d’étudiant
. Sur la durée, entre 2003 et 2019, la proportion d’étudiants se rendant sur le campus à pied est passée de 6% à 15%; à vélo de 15% à 22%. En revanche, l’utilisation des transports publics reste stable (57%), tandis que celle de la voiture et des deux-roues motorisés devient marginale, chutant de 21% à 5%. A noter qu’avant 2003, il n’existait pas de logements étudiants sur le campus.
Les collaborateurs EPFL suivent les mêmes tendances avec une mobilité douce en pleine croissance (+13 points) au cours des 15 dernières années.
Les adeptes de la petite reine ont presque doublé de 11% à 20%. Trains, métros et bus deviennent les moyens de transport plus utilisés (de 32% à 40%), devant la voiture (de 50% à 30%).
Succès des vélos électriques et PubliBike
Ces parts modales ne sont pas constantes tout au long de l’année et varient en fonction des saisons. Ainsi, en été, un net report se produit en faveur du vélo, +12 points pour atteindre 27% ; ceci au détriment des transports publics surtout et de la voiture un peu.
Ainsi, en été, le nombre de vélos augmente d’environ 70% par rapport à l’hiver tandis que celui des voitures baisse de 15%. A noter que le nombre de vélos électriques, environ 15% des bicyclettes, double avec la belle saison.
Concernant les vélos, PubliBike connaît un franc succès parmi les services de mobilité proposés par l’Ecole. Près de la moitié des participants l’utilisent – deux fois plus d’étudiants que de collaborateurs (66% versus 31%). En moins d’une année, plus de 120’000 trajets ont été effectués par des usagers du campus.
A noter qu’un étudiant sur cinq profite du Point vélo EPFL, l’atelier de vente de vélos d’occasion et de réparations à bas prix du campus. En outre, le service d’autopartage Mobility séduit 22% des participants, en majorité le personnel, 29% versus 15%.
Le défi du covoiturage
Des efforts, Durabilité EPFL va encore en déployer et les utilisateurs du campus pourront en voir les résultats dès l’automne. Ainsi, en partenariat avec les tl, des bons de réduction dématérialisés pour les transports publics régionaux seront à disposition des collaborateurs dès le mois d’octobre.
De plus, 24 stations de recharge pour véhicules électriques seront inaugurées, dès la rentrée, en partenariat avec Green Motion.
Par ailleurs, si la part des étudiants venant en voiture est négligeable (3%) dû notamment à des conditions de parking très restrictives, 30% du personnel utilise une voiture dans son déplacement pendulaire. Dans la plupart des cas (77%), le conducteur est seul. Or un quart des automobilistes serait prêt à tenter l’expérience du covoiturage.
Un levier que Durabilité EPFL va actionner dès le mois prochain: une campagne en faveur du covoiturage sera lancée avec notamment une nouvelle plateforme de mise en relation des covoitureurs. Ceux qui participeront au défi bénéficieront du parking gratuit et du retour payé en cas d’imprévu, durant la campagne.